Kim Arya

«La confiance n'est pas acquise avec la bouche.»

THE QUEEN OF THE NORTH La neige tombait, comme à son habitude, à cette période de l'année, bien loin des combats, bien loin de tout, le nord était un havre de paix tenu et entretenu par une poigne d'hommes admirablement charismatiques et justes. De ces hommes faisait partie monsieur Kim. De l'amour et la pureté de son mariage des enfants avaient vus le jour. Trois grands garçons, courageux, d'une beauté fracassante et d'un charisme époustouflant. Cette nuit froide d'hivers, monsieur ou plutôt seigneur Kim se tenait assis dans son vaste salon. Le bois qui se consumait à l'intérieur de la cheminée passait inaperçu sous les hurlements douloureux de l'épouse de monsieur Kim. Elle serrait les draps de son lit tout en hurlant. Puis, au bout de quelques minutes, ce fut les hurlements d'un nouveau née qui se firent entendre. Une fille. Une petite fille hurlait la sage femme. Monsieur Kim en avait les larmes aux yeux, il s'était levé en titubant d'émotion afin de rejoindre sa femme. Ses trois fils se tenaient debout derrière la porte, à l'affûts du moindre problème du haut de leurs petits corps fébriles. Kim Arya venait de pousser ses premiers cries, elle venait de respirer l'air du nord pour la première fois. Son destin tragique c'était mis en route. La future Reine du nord venait de voir le jour, celle qui allait être l'espoir d'un peuple entier, celle qui serait bientôt la personne la plus respecter dans ces contrés froides. Celle qui vivrait parmi les loups et qui les dresserait comme le forgeron ferait de sa lame une arme redoutable. Sa force se lisait dans son regard. Cet enfant sera une grande dame forte murmurait monsieur Kim en serrant fièrement sa fille dans le creux de ses bras. ------------------------- Au nord, on apprend à monter à cheval et à chasser avant même d'apprendre à manger ou boire. Les hivers sont rudes et la nourriture fort peu présente, cependant l'entraide entre le peuple et le royaume était tel que personne ne pouvait détruire cette forteresse. Combattre le nord c'était combattre des millions d'hommes et soldats prêts à donner leur vie pour ce pays où les loups sont considérés comme des êtres humains. Petite Arya ne cessait de grimper aux arbres en compagnie de son meilleur ami. Elle ne cessait de tendre l'oreille avec malice, un large sourire qui illuminait son visage chaque jour un peu plus. Ses longs cheveux dansaient au rythme de ses éclats de rire. Ses frères n'avaient de cesse de se soucier des futurs courtisant qu'elle attirerait par sa beauté et sa bonté. Assise un livre à la main, la petite fille se laissait transporter par l'odeur du bois qui se consumait dans sa cheminée. Un manteau de fourrure sur ses épaules elle était accompagnée de Kiba, sa louve aux yeux azurs. Du haut de ses huit ans, Arya avait tenu le choque, la mort de sa mère était encore récente et son père occupait une place particulière à l'intérieur de son coeur. Elle était déjà forte et si monsieur Kim devenait soucieux à l'idée d'élever seul une jeune fille, il trouvait sa fille bien spéciale en comparaison d'autres petites princesses. « -Père, un jour je serais reine n'est-ce pas ? Mais en aucun cas reine de ce royaume, je serais l'ombre d'un fils du nord...c'est triste de naître femme je trouve. » Ses grands yeux pétillants étaient enfoncés dans ceux fatigués du seigneur de ce pays, monsieur Kim se leva, laissant son vieux loup descendre de ses genoux. Il posa un genou à terre, caressant la joue de sa fille avec tendresse. Attrapant le vieux livre usé qu'elle tenait entre ses mains, il l'attrapa par la taille, la portant jusqu'à sa chambre où il la coucha tout en lui caressant les cheveux. « -Un jour tu seras reine, oui, tu seras l'ombre, mais n'oublie pas qu'un bon roi fera un bon peuple, mais qu'un bon roi n'est pas sans une bonne reine. Tu devras être à la fois honorable, aimée et crainte, tu souffleras ton savoir et ta sagesse à ton roi Arya. La reine est la plus puissante pièce qu'il puisse exister, car un roi est faible sans une reine forte. » Arya fixait le plafond, les mots de son père semblait être souffrance et peine, elle se redressa vivement, entourant le corps de son père de ses petits bras frêles de toutes ses forces. Il était son repaire, sa foie, il était l'homme le plus juste et le plus admirable de cette planète. Il était son père avant tout et surtout un homme qui souffrait de la perte de son épouse. La petite fille murmura doucement : « -Elle me manque aussi. Beaucoup, tu peux pleurer papa. » Elle ignorait combien de temps les sanglots de son père avaient coulés et s'étaient glissés dans sa toison, elle ignorait combien de temps elle était restée ainsi à le tenir contre elle. Elle ignorait à qu'elle point être reine était évident pour elle à cet instant elle ignorait que son innocence allait être bafoué par une paire d'homme cruel et sale. Arya n'était qu'une enfant, une pauvre enfant que le ciel avait maudit. **************************** L'été était arrivé à grand pas, seize années s'étaient écoulées dans la paix et la neige. Chaque trace de pas laissé dans la neige se retrouvait couverte de nouvelles traces. Un véritable cercle infini gardé par une forteresse solide et prête à lever les armes en cas d'attaque. Au nord, selon l'heure du jour ou de la nuit, la neige tombe en été, plus fine et plus subtile que celle qui s'écrasait sur le sol en hivers. Arya vêtue de blanc, une couronne de Lys blanc sur le haut de son crâne, un long manteau de fourrure blanche couvrait ses courbes de jeune femme. Ses mains dans celles de son futur époux. Elle en était amoureuse, peut-être pas follement amoureuse, mais elle éprouvait pour lui une certaine tendresse envers cet homme aux traits aussi fins que la plume avec laquelle elle passait son temps à écrire. Son sourire était chaleureux et ses mains forte, elle lisait en lui cette justesse dont les hommes du nord étaient dotés naturellement. Au pied de l'arbre aux fleurs de lune Arya prononça ses voeux avec honnêteté. Posant délicatement ses lèvres contre celle de son époux sous les applaudissements du peuple du nord, tandis que les pétales de fleur de lune se confondaient à la neige fine et pure. Arya posa son regard sur son meilleur ami, ce dernier enfoncer ses pas lourdement dans l'épaisse couche de neige, les poings serrées, il attira la princesse contre son torse, déposant un baiser furtif sur le haut de son crâne. « -Je reviendrais plus fort que jamais princesse. » Puis, il la lâcha, à contrecoeur, laissant sa meilleure amie, mais aussi son premier amour aux bras d'un homme qu'il ne connaissait pas. Tournant les talons Reacon s'était fondu à travers la neige, disparaissant parmi le blanc en compagnie de son loup sombre comme la nuit. Arya ne cessait de suivre son ombre, le coeur étrangement lourd, elle suivit son époux, traversant la ville dans laquelle elle avait grandi. Digne et honorable, une fois de plus Arya n'avait pas laissé ses sentiments prendre le dessus. Avant d'être femme, elle était reine et avant d'être épouse d'un homme, elle était l'épouse d'un peuple entier. LOVE LIFE DEATH. Personne n'est irremplaçable, personne n'est indispensable. La mort d'un homme n'empêchera pas la terre de tourner, ni la neige de tomber. Les années passaient à nouveau en douceur. Une nuit de février. Une nuit froide d'hivers comme le nord n'en avait pas eu depuis longtemps. Seul le vent qui claquait contre la vitre de la chambre d'Arya la tenait en éveille. Le silence absolu entrecoupé par la respiration de son époux blottit visage sur ses cuisses. Arya pensait à Reacon qui était de retour bien que différent, elle pensait à ses frères, à sa mère, son peuple. Arya pensait trop. Pendant de longue seconde, Arya laissa sa main en suspend, sa louve se tenait devant la porte en bois vieillit, grognant. Le vent s'était arrêté de souffler et la neige de tomber. Le temps était en suspend. Arya se précipita sur le corps de son époux, lui murmurant avec crainte de se réveiller lorsque la porte de sa chambre fut fracassée, sa louve envoyer contre le mur. Les meubles renversés sur le sol et son père mis à genou sous ses yeux. Trois patrouilleurs se trouvaient face à elle, imposants, froids, malsains. Celui de droite tenait trois têtes par leurs cheveux en suspends. Arya fut horrifiée, elle tâtonnait à l'aveugle tout en reculant. Les visages de ses frères étaient difformes, horribles, monstrueux. Son époux sortit sa lame, posant une main sur la hanche de la princesse afin de la protéger. Qu'est-ce qu'un homme pouvait faire contre trois patrouilleurs ? Rien. Arya trébucha, attrapant cependant une vieille dague en tremblant. Elle entendait leurs hurlements, les supplications de son père, les implorations de son époux. Quelque chose de lourd s'écrasa contre ses reins, le demi-poids d'un homme, des doigts hideux s'enroulèrent dans ses longs cheveux couleur blés. La jeune femme retenait son souffle, agitant la vieille dague usée maladroitement jusqu'à recevoir un coup aussi vif et fort que la foudre contre sa joue. Une traînée de sang se répandait le long de son cou tandis qu'on la jeta sur le lit jambes écartées. On déchirait cette robe blanche, on posait des mains sales sur son corps pendant qu'un autre la roué de cou et que le dernier tenait fermement ses mains. Sa bouche avait le goût de la rouille, le goût amère du sang pendant qu'on la violait sous les yeux des deux hommes qui partageaient sa vie au quotidien. Elle n'entendait plus les hurlements, elle enfonçait ses ongles dans la peau dure du patrouilleur. Elle ne hurlait pas, elle ne pleurait pas. Son regard fixait simplement les visages morts et immondes de ses grands-frères. De temps à autre, elle mémorisait le nom de ces hommes. Une fois qu'un en eut terminé avec elle, l'autre y remédiait en chantant et lorsqu'elle bougeait on la martelait de coups. On la laissait pour morte et on riait d'elle, on riait de la trahison de son père. On faisait payer sa fille pour son déshonneur. Elle les tuerait, tous, les uns après les autres, elle les tuerait. Les hyènes frappaient sans cesse encore et encore, la retournant sur le ventre pour mutiler son dos. Arya étouffer ses larmes contre le matelas en serrant les draps. Puis ce fut le noir absolu. La mort. Le visage des membres de sa famille et la main de sa mère contre sa joue. « -Non, pas maintenant. Arya. » Son corps endoloris était faible, sans force. Le sang était sec, elle collait, elle puait, elle entendait les rires, elle voulait mourir. À ses côtés les cadavres des membres de sa famille et l'odeur du feu qui brûlait. « -Arya ! Arya !!! » Reacon. Dans un élan de désespoir, elle murmurait son nom difficilement. Arya posa les paumes de ses mains devant elle, se redressant, elle tomba sur le sol, main tendue devant elle. Elle suffoquait, elle se noyait dans son propre sang. Elle pouvait voir Kiba arriver jusqu'à elle, hurlant autant qu'elle le pouvait. La louve hurlait la souffrance et la rage de la princesse. Arya entendait le bruit des pas qui tournaient autour d'elle. Était-ce ses bourreaux ? Non. On déposa un drap autour de son corps, on la blottissait contre quelqu'un de rassurant. Quelqu'un qui avait sur lui l'odeur de la mort et de la sécurité. Reacon. Reacon hurlait comme un damné, à ses côtés, sa soeur Mei, qui posaient un regard affligé sur la belle Arya. [/size]

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